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Les entreprises anticipent davantage d’incertitude : principales conclusions du rapport Données trimestrielles sur les entreprises (T2 2025)

À mesure que l’année 2025 avance, les entreprises canadiennes, en particulier celles qui exportent des biens, font face à des difficultés croissantes.

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Business Data Lab

Peu à peu les tensions commerciales deviennent un véritable frein à l’économie, et le recul de l’optimisme des entreprises amorcé à l’automne dernier s’est accentué au T2. Cette édition du rapport Données trimestrielles sur les entreprises s’appuie sur les données recueillies en avril et en mai auprès de plus de 9 000 entreprises de partout au Canada. On constate que l’incertitude entourant les tarifs douaniers, les contre-mesures et les perturbations commerciales a des répercussions de plus en plus palpables. La confiance s’effrite, les pressions sur les coûts s’intensifient et les exportateurs, qui sont généralement plus optimistes que leurs homologues, affichent maintenant les prévisions les plus sombres.

Prévisions commerciales

Le moral des entreprises est tombé à son plus bas niveau depuis le T4 2023, une période marquée par des taux d’intérêt élevés persistants. Cette baisse s’explique par les prévisions de recul des ventes et de baisse de la rentabilité au cours des trois prochains mois, signe que l’incertitude croissante liée au commerce pèse lourdement sur les entreprises canadiennes.

L’Ontario affiche la confiance des entreprises la plus faible parmi les provinces. C’est dans la région métropolitaine de recensement (RMR) d’Oshawa que les perspectives sont les plus sombres. Par ailleurs, Calgary, qui avait fait preuve d’une relative résilience au cours des trimestres précédents, a connu l’une des baisses de confiance les plus marquées ce trimestre.

L’inflation figure toujours en tête de liste des obstacles commerciaux prévus au cours des trois prochains mois, avec une proportion écrasante de 49 %. Les coûts des intrants occupent la deuxième place, avec 27 % des entreprises qui les mentionnent.

Les obstacles commerciaux liés aux coûts restent prédominants, même si les obstacles liés à la demande (fluctuations de la demande, attraction des clients et concurrence accrue) conservent la deuxième place, devant la main-d’œuvre.

Afin d’atténuer la hausse des coûts des intrants et des services, près de 20 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs prix au cours des trois prochains mois.

Exportateurs de biens et services

Les tensions commerciales ont fait chuter le moral des exportateurs à son plus bas niveau depuis des années, avec une forte baisse par rapport au trimestre dernier.

Les entreprises des secteurs manufacturier, du transport et de l’entreposage, ainsi que de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche sont plus susceptibles de signaler que les tarifs douaniers américains sur les importations canadiennes ont une incidence moyenne à élevée sur leurs activités.

Les tarifs douaniers de rétorsion imposés par le Canada semblent toucher plus durement les entreprises canadiennes que les mesures américaines auxquelles ils répondent. Une proportion plus élevée d’entreprises canadiennes déclarent être moyennement à fortement exposées aux tarifs douaniers de représailles du Canada (37 %) qu’aux tarifs douaniers américains (35 %).

Les exportateurs de biens sont plus susceptibles que les exportateurs de services de prendre des mesures pour atténuer les risques liés aux tarifs douaniers américains sur les importations canadiennes :

  • 28 % des exportateurs de biens ont diversifié leurs ventes à l’extérieur des États-Unis, contre 19 % des exportateurs de services.
  • 37 % des exportateurs de biens ont diversifié leurs fournisseurs à l’extérieur des États-Unis, contre 19 % des exportateurs de services.

Bien que la plupart des entreprises canadiennes maintiennent le cap, les exportateurs réagissent à la hausse des risques tarifaires. Près des trois quarts (73 %) des entreprises n’ont pris aucune mesure pour atténuer les menaces tarifaires américaines. En revanche, la plupart des exportateurs de biens — et de nombreux exportateurs de services — ont déjà commencé à ajuster leurs stratégies de vente, à diversifier leurs fournisseurs, à reporter leurs investissements et à constituer des stocks. L’exposition au risque pousse à l’action.

La part des exportations de biens vers les États-Unis bénéficiant des tarifs douaniers préférentiels au titre de l’ALENA/ACEUM a bondi à 50 % en 2025, contre environ 37 % l’année dernière.

Parmi les exportateurs de biens qui rencontrent des obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement, plus de 60 % estiment que la situation s’est détériorée au cours des trois derniers mois, alors que ce chiffre était inférieur à 30 % au T1.

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