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Les exportateurs de marchandises traversent une période difficile : les principales observations tirées des Données trimestrielles sur les entreprises (T1 2025)
À mesure que l’année 2025 avance, les entreprises canadiennes, en particulier celles qui exportent des biens, font face à des difficultés croissantes.



Business Data Lab
À mesure que l’année 2025 avance, les entreprises canadiennes, en particulier celles qui exportent des biens, font face à des difficultés croissantes. Dans le climat économique et commercial actuel, il n’est pas surprenant de constater, dans la nouvelle édition des Données trimestrielles sur les entreprises, que le moral des entreprises reste faible pour un troisième trimestre d’affilée. L’optimisme des exportateurs est maintenant inférieur à celui de toutes les autres entreprises.
Prévisions commerciales
Depuis le T3 2021, les exportateurs de biens ont fait preuve d’un optimisme supérieur à la moyenne. Ce phénomène s’est inversé au T3 2024, quand des grèves ont touché les secteurs ferroviaire et portuaire, puis au T4 2024, alors qu’une hausse des tensions commerciales avec les États-Unis est venue alimenter les craintes d’une hausse des tarifs douaniers. L’optimisme des exportateurs de biens est depuis en baisse et aucune reprise claire ne se profile à l’horizon.

Par région
L’Ontario, qui est le cœur de l’industrie manufacturière et automobile au Canada, est aussi la province où les entreprises sont les moins optimistes. Dans les villes canadiennes les plus populeuses, c’est dans le sud-ouest de l’Ontario que l’optimisme des entreprises est le plus bas. Plus particulièrement à Oshawa, London et Hamilton, où les industries dépendantes du commerce sont durement touchées.

9 785 réponses d’entreprises en janvier et février 2025.
Par taille d’entreprise
Parmi les quatre tailles d’entreprise, soit micro (1-4 employés), échelle (5-19 employés), mature (20-99 employés) et moyenne et grande (100+ employés), ce sont les microentreprises qui sont les plus pessimistes : leur moral a encore baissé entre le T4 2024 et le T1 2025, tandis que les autres tailles d’entreprise sont restées stables.

9 785 réponses d’entreprises en janvier et février 2025.
Une bonne nouvelle : Malgré les incertitudes économiques actuelles, près du trois quarts (73 %) des entreprises ont conservé leurs prévisions positives pour l’année à venir.
Les obstacles pour les affaires
La hausse de l’inflation figure parmi les principaux obstacles à l’activité économique prévus au cours des trois prochains mois, tant pour l’ensemble des entreprises que pour les exportateurs de biens.
Par catégorie d’obstacle
Les coûts restent le principal défi, mais les préoccupations concernant la demande des consommateurs se sont intensifiées.

9 785 réponses d’entreprises en janvier et février 2025.
- La demande des consommateurs a surpassé les pénuries de main-d’œuvre comme principale préoccupation au T4 2024, une tendance qui s’est poursuivie au T1 2025. Ce changement montre que les consommateurs sont moins confiants et qu’ils dépensent moins en raison de l’incertitude économique grandissante.
- De plus en plus d’entreprises s’attendent à ce que les défis de la chaîne d’approvisionnement persistent ou s’aggravent. Le nombre d’entreprises qui anticipent de nouvelles perturbations a augmenté de 21 % d’un trimestre à l’autre, soit la plus forte hausse enregistrée depuis des années.
- Les conflits de travail ont laissé des traces durables : Les grèves dans le secteur des chemins de fer et des ports l’année dernière ont touché près de 130 000 entreprises. Elles ont surtout affecté les exportateurs qui dépendent de ces infrastructures facilitant le commerce.
Fixation des prix et inflation
Bien que l’inflation ait diminué tout au long de l’année 2024, les inquiétudes refont surface au début de l’année 2025. En effet, de nombreuses entreprises envisagent d’augmenter leurs prix pour la première fois en plus d’un an. Ce changement s’accompagne de nouvelles mesures tarifaires qui pourraient entraîner une hausse des coûts, indiquant un risque de reprise de l’inflation à court terme.

Source : Analyse du LDE sur la base de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises et des données sur l’IPC de Statistique Canada.
Chaînes d’approvisionnement
Environ 40 % des exportateurs de biens s’attendent à une aggravation des obstacles dans la chaîne d’approvisionnement à court terme. La majorité (54 %) croit plutôt que la situation va se maintenir.

Par rapport au dernier trimestre, plus d’exportateurs de biens s’attendent à ce que les problèmes de la chaîne d’approvisionnement se poursuivent au-delà des six prochains mois :
- 40 % s’attendent à avoir de la difficulté à obtenir des intrants au Canada (en hausse par rapport à 31 %).
- 57 % s’attendent à avoir de la difficulté à obtenir des intrants de l’étranger (en hausse par rapport à 49 %).
- 47 % s’attendent à devoir maintenir les niveaux de stocks (contre 31 %).
Conflits de travail
Cela fait presque 40 ans que le Canada n’avait pas connu autant d’arrêts de travail qu’en 2024. L’année dernière, les grèves dans le secteur ferroviaire et portuaire ont touché environ 18 000 exportateurs de marchandises, renforçant ainsi les difficultés persistantes dans les chaînes d’approvisionnement qui peinent à se redresser.

9 785 réponses d’entreprises en janvier et février 2025.
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