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Des partenaires pour la prospérité : la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis au-delà des transactions
L'importance des États-Unis en tant que partenaire commercial pour le Canada est largement reconnue ici, mais l'importance du Canada en tant que partenaire commercial pour les États-Unis est souvent sous-estimée au sud de la frontière.
Business Data Lab
L’importance des États-Unis en tant que partenaire commercial pour le Canada est largement reconnue ici, mais l’importance du Canada en tant que partenaire commercial pour les États-Unis est souvent sous-estimée au sud de la frontière. Bien que le commerce avec les États-Unis représente une plus grande part du PIB canadien comparativement à l’inverse, cette perspective ne saisit pas pleinement l’interdépendance économique des deux pays. Le nouveau rapport, Des partenaires pour la prospérité : Étude de l’importance des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis, offre un aperçu de la complexité de cette relation et du rôle de la politique commerciale dans la productivité des deux pays.
Un mot de l’économiste en chef
Les États-Unis sont considérés comme le principal partenaire commercial du Canada, mais l’importance économique du Canada pour les États-Unis est souvent négligée de l’autre côté de la frontière. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce nouveau rapport, rédigé par l’un des meilleurs économistes du monde académique canadien, Trevor Tombe, à un moment crucial pour ces relations bilatérales, apportera une contribution précieuse à la compréhension du public et aux discussions sur la politique commerciale de part et d’autre de la frontière à un moment curcial pour ces relations bilatérales.
Les recherches de M. Tombe offrent une vue d’ensemble des relations économiques entre le Canada et les États-Unis, qui sont vastes, profondément interconnectées et mutuellement bénéfiques. Son étude révèle de nombreux points fondamentalement importants, notamment la manière dont nous fabriquons des biens conjointement et investissons l’un dans l’autre dans l’objectif d’une prospérité partagée. Voici quelques-unes des principales conclusions du document :
1
En cette période d’incertitude et de protectionnisme croissants à l’échelle mondiale, le Canada est un partenaire essentiel et fiable de la chaîne d’approvisionnement pour les entreprises et les consommateurs américains.
2
Les échanges entre le Canada et les États-Unis portent essentiellement sur des intrants intermédiaires. Concrètement, cela signifie qu’une part importante des exportations canadiennes vers les États-Unis sont en fait des intrants pour les exportations américaines. Ainsi, le maintien de chaînes d’approvisionnement transfrontalières efficaces rend les deux pays plus compétitifs sur leur territoire et à l’étranger, ce qui profite aux travailleurs et aux entreprises des deux côtés de la frontière et accroît la résistance de l’économie aux chocs mondiaux.
3
L’analyse de M. Tombe révèle le degré élevé d’intégration entre les entreprises qui impliquent des opérations et des processus de production transfrontaliers complexes. Il constate qu’environ la moitié de tous les échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et les États-Unis concerne des entreprises qui exportent vers des « parties apparentées » dans lesquelles elles détiennent une participation.
4
Autre nuance, une part importante des exportations canadiennes vers les États-Unis provient de sociétés américaines. Environ 12 % de la valeur totale des exportations canadiennes vers les États-Unis est constituée de valeur ajoutée provenant de producteurs américains. Cela signifie que les exportations canadiennes vers les États-Unis génèrent aussi indirectement des revenus et des salaires pour d’autres entreprises et travailleurs américains, bien au-delà de ces transactions spécifiques.
5
Le Canada est un important marché d’exportation pour les entreprises américaines et constitue la première destination d’exportation pour 34 États américains.
6
Les Canadiens investissent des milliards de dollars de plus aux États-Unis que les Américains au Canada. La valeur comptable des investissements directs canadiens aux États-Unis s’élève à près de 1,1 billion de dollars, contre 620 milliards de dollars d’investissements directs américains au Canada.
7
M. Tombe modélise soigneusement l’impact potentiel d’un tarif douanier de 10 % sur les importations américaines, comme cela a été récemment proposé dans le cadre de la campagne de réélection de l’ancien président Donald Trump. Il constate qu’un tel tarif aurait un impact important et négatif, non seulement pour l’économie canadienne (réduction du revenu réel de 0,9 % et de la productivité du travail de près de 1 %), mais aussi pour l’économie américaine (diminution des revenus de 0,6 % et de la productivité du travail de 0,5 %). Les échanges commerciaux dans les secteurs de l’énergie et de l’automobile seraient les catégories de produits les plus perturbées.
8
La situation serait encore pire si d’autres pays ripostaient aux droits de douane américains en érigeant leurs propres barrières tarifaires. Dans ce cas, les revenus des Canadiens diminueraient de 1,5 % et la productivité de 1,6 %. Pour les États-Unis, les baisses seraient de près de 1 %. Cela signifie que, s’ils sont appliqués, les tarifs douaniers de Trump et la guerre commerciale qui s’ensuivrait se traduiraient par un manque à gagner d’environ 800 USD (1 100 CAD) par an pour les personnes vivant de part et d’autre de la frontière!
Stephen Tapp
Chief Economist, Canadian Chamber of Commerce
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